MIXTAPES ACOUSTIQUES
Textes de Jérémie Bossone
LA MANSARDE EN DENTELLE
(Auteur/compositeur Jérémie Bossone)
Du temps où les bohèm’ illuminaient Paris
Nous vivions elle et moi comme épouse et mari
Dans un’ mansarde en dentelle
Une mansarde en ruine, un taudis bien merdeux
Sous le toit duquel nous mangions un soir sur deux
Des nouill’ froid’ à la chandelle
Notre vie s’accordait à ces petits festins
Moi j’écrivais des vers, ell’ faisait la putain
Pour emplir le bas de laine
Elle essuyait les coups des cinglés de la fesse
Et moi les quolibets des requins du business :
« Va tailler ta plum’, Verlaine ! »
Or, un soir où la bell’ corrigeait mes épreuves
Tandis que je soignais ses blessur’ flambant neuves
Dans la mansard’ sous la lune
La voilà qui s’écrie : « J’ai trouvé la riposte !
Pour mater nos voyous, échangeons nos deux postes :
Sauv’ mon cul, je sauv’ ta plume ! »
Et dès le lendemain sur les coups de huit heures
Ell’ vient cogner du poing chez un gros éditeur
Jolie robe, œil de bichon
« Edit’ moi ces poèm’, et mon chou, c’est promis :
Je te fais fair’ le tour de mon anatomie… »
Il a dit oui, le cochon
Et moi de mon côté, j’arpentais le trottoir
Guettant du coin de l’œil les clients à histoires
Ceux qui caboss’ les tapins
Lorsqu’enfin sonne l’heur’, les voilà qui débarquent
Mais comm’ je leur décoch’ quelques vers de Pétrarque
Ils détal’ comm’ des lapins
Ce jour dans nos deux vies marquait un progrès net :
Ell’ devint mon agent et moi son proxénète
Notre chance ici s’allume
Mais comm’ devant la chance on reste débiteur
Plus tard ma pute a fui avec notre éditeur
En me laissant les volumes
Aujourd’hui ma fortun’ dont le tout Paris glose
Je la dois à mes livr’ et à mes maisons closes
Et c’est un sacré trésor…
A défaut de talent, j’ai des prix littéraires
Des châteaux et des femm’ à ne savoir qu’en faire
Mais hélas l’amour est mort
Du temps où les bohèm’ illuminaient Paris
Nous vivions elle et moi comme épouse et mari
Dans un’ mansarde en dentelle
HUGO WOLF
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Une musiqu’ sans vagu’ n’est rien
Les tiennes déferlent bien haut
C’est tout l’orchestre wagnérien
Qui retentit dans ton piano
Refrain
Hugo…
Musical’ment
Hugo, mon frère
Mon loup all’mand
Ton caractèr’ bravach’ claironne
Mais ton cœur sait le fil des jours
On lui doit cet Anakreon
Qu’aima tant Rosa Luxembourg
Refrain
S’il faut sauver quelques grandeurs
Dans ces jours qui s’en vont, s’en viennent
Je prends tes Mörike lieder
Qui redor’ le blason de Vienne
Il n’est pour moi plus de splendeur
Qu’en ces automn’ où me reviennent
Ton beau visage et tes lieder
Et mes larm’ ont le goût de Vienne
Refrain
Et mes larm’ ont le goût de Vienne
BANDITS DE GRANDS CHEMINS
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Hier à l’orée du bois
J’ai fait stopper un bourgeois
Il avait un coffre d’or
J’ai dit : « Haut les mains, bourgeois !
Fil’ moi ton coffre et cass’ toi !
Aujourd’hui, c’est moi l’cador ! »
Refrain :
Viens, on les vole
Viens, on s’envole
Viens
Donne-moi la main
Nous serons demain
De beaux malandrins
Des bandits de grand chemin
Hier à l’orée du bois
J’ai mis la main sur un roi
Il avait un’ chouett’ couronne
J’ai dit : « Haut les mains, vieux roi !
Fil’ ta couronne et cass’ toi !
Aujourd’hui, c’est moi qui trône ! »
Refrain
Hier à l’orée du bois
Tu as mis la main sur moi
Et t’es un’ jolie meunière…
J’ai dit : « Haut les mains, ma sœur ! »
Et tu m’as volé mon cœur
Aujourd’hui je cours derrière
Refrain
EMILE
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Quand sa femme a dit : « Va-t-en ! »
Emile est parti content
Il a parcouru des champs
Bu des verr’ avec des gens
Viv’ les vill’ et viv’ le Temps !
Quand les vill’ ont dit : « Va-t-en ! »
Emile est parti content
Il a vu des océans
Des chimèr’ et des géants
Viv’ les rêv’ et viv’ le Temps !
Quand la Mort a dit : « Viens-t-en ! »
Emile est parti content
Il a dit adieu aux vents
S’est couché comme un enfant
Viv’ la Mort et viv’ le Temps !
Emil’ dort, il est content
PASSE VITE
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Refrain :
Passe vite par le pont de bois
Passe vite par le pont de pierre
Passe vite par le pont de pierre
Passe vite par le pont de bois
Passe vite, passe la rivière
Passe vite avant qu’ell’ ne te voit
Passe vite passe elle est trop fière
Passe vite elle n’est pas pour toi
Si tu la vois, si tu la vois
Danser au bord de la rivière
Si tu la vois, fais ta prière
Et surtout souviens toi :
Refrain
La bell’ crois-moi, la bell’ crois-moi
Ne s’ra jamais ta cavalière
L’est pas pour toi, l’est bien trop fière
Et t’es bien trop courtois
Refrain
Voilà tu vois, maint’nant tu bois
Pour oublier son cœur de pierre
Voilà : tu noies ton cœur de bière
Et tu chant’ avec moi
Refrain
LES QUATRE AS
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Refrain :
On peut me suivre à la trace
J’ai perdu sur tout’ la Terre
Moi qu’ai tenu les quatre as
Mais jamais dans le mêm’ poker
La vie, c’est un mésocarpe
Tu peux croquer dans ce fruit
Tu peux R0 chanter/R1 briller/ R2 séduir’/ R3 tricher /R4 gagner /R5 chanter /Mais aux cartes
Faut les quatre as pour fair’ du bruit
J’ai joué aux Caraïbes
J’ai sorti l’as de carreau
Mais l’autre était un vrai caïd
Il m’a ratissé, le maraud !
Refrain 1
J’ai joué à Las Vegas
Où j’ai sorti l’as de cœur
Contre un’ duchesse – hélas pétasse –
Qui m’a plumé d’un air moqueur
Refrain 2
J’ai cru gagner à Moscou
Quand j’ai sorti l’as de pique
Mais l’autre en face a dit : « Aux s'cours ! »
Et j’ai terminé chez les flics
Refrain 3
Quand j’ai gagné à Montreuil
J’avais sorti l’as de trèfle
C’était pas un trèfle à quat’ feuilles :
Il m’a rapporté que des nèfles !
Refrains 4 & 5
LE SOLEIL ET MOI
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Le soleil et moi
N’ nous connaissons guère
Le soleil et moi
N’ nous connaissons pas
Chacun de nous deux
Vaque à ses affaires
Chacun de nous deux
Va son propre pas
Le soleil ouvre l’œil, il étire ses bras
Une odeur de pain chaud flotte à travers la ville
Je pose ma guitare et glisse sous les draps
Le cœur plein d’un beau chant dont j’ai brodé les fils
Le soleil et moi
N’ nous connaissons guère
Le soleil et moi
N’ nous connaissons pas
Chacun de nous deux
Vaque à ses affaires
C’est pourquoi tous deux
Nous nous aimons tout bas
LA PAGE BLANCHE
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Prenez un’ page blanche
Et dessinez un être
Un homme, un' femme, un ange
Un voleur ou un prêtre
Et donnez lui la main
Qu’il ne reste pas seul
Pour tracer son chemin
Des langes au linceul
Prenez un’ page blanche
Et dessinez un être
En habit du dimanche
En clown, en roi peut-être…
Et donnez lui la main
Pour n’en pas faire un fou
Songez que cet humain
Ce pourrait être vous…
Et peignez son enfance :
Des grands rir’ qui éclatent
Des cerfs-volants qui dansent
Des trésors de pirates
Et donnez lui du pain
Celui des gens modestes
Qu’il apprenne à dompter sa faim
Quand la vie devient peste
Prenez un’ page blanche
Et dessinez un être
Que sa beauté soit franche
Et pas que du paraître
Non, donnez lui du cœur
Et l’envie de tenter
Que vaincu ou vainqueur
Il ne cess’ de chanter
Prenez un’ page blanche
Et dessinez un être
Un’ danseuse, un Comanche
Un amoureux des lettres
Oui, donnez lui des mots
Et puis des chos’ à dire
Des bouquets d’idéaux
Tout un monde à bâtir
Peignez l’adolescence
Avec ses grands frissons
Ses flirts et ses romances
Ses appels d’horizon
Et donnez lui des larmes
Cell’ qu’on verse à vingt ans
Car null’ monnaie n’a plus de charme
Pour payer nos printemps
Prenez un’ page blanche
Et dessinez un être
Et si sa maison penche
Ouvrez grand ses fenêtres
Oui, donnez lui l’espace
Avec des champs de roses
Qu’il apprenne à trouver sa place
Dans la beauté des choses
Prenez un’ grande page
Pour offrir à cet être
Des amis, des voyages
Du ciel, des feux, des fêtes
Et donnez lui l’amour
Sans frontière et sans trêve
Qu’il en fass’ l’écrin de ses jours
Et l’éclat de ses rêves
(Et) Sur cett’ page moins blanche
Dessinez l’âge adulte
Mais sans que son cœur flanche
Au contrair’ : qu’il exulte !
Oui, donnez lui la force
De hisser haut ses voiles
A l’heur’ triste où l’on rentre au port
Qu’il s’accroche aux étoiles
Prenez un’ page blanche
Mais ne soyez pas traître
Ne la laissez pas blanche
Peignez-y tout votre être
Et donnez lui vos heures
Qu’il apprenne à briller
Pour dissoudre dans ses couleurs
Les grains du sablier
Et peignez la vieillesse
Avec ses cheveux blancs
Ce blanc que la pag’ laisse
A l’homme au fil des ans
Et donnez lui la main
Pour entrer dans sa gloire
Quand la page au bout du chemin
Devient notre mémoire
Tuez la page blanche
Pour peindre un grand tableau
Tuez la page blanche
Pour écrire un grand livre
Tuez la page blanche
Pour montrer tout le beau
Tuez la page blanche
Pour dire : on a su vivre
LE SCRABBLE
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
J’préfèr’ crever mes huskys
Au ski
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
Je tolèr’ sous mon balcon
Les cons
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’perds
Je préfèr’ niquer ma bourse
Aux courses
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
J’peux m’ les cailler sur l’Ev’rest
Sans veste
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’perds
J’préfèr’ dir’ : « Qu’est-ce qu’ils nous foutent… »
Au foot
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
J’ dis pas qu’ l’art contemporain
Ça craint
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’perds
J’préfèr’ gerber ma confiote
Aux chiottes
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
Je peux mêm’ lir’ du Sénèque
Sans dec
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’ perds
J’préfèr’ offrir mon cass’-croûte
Aux scouts
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
J’ peux oublier mon cal’bute
Aux putes
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’perds
Je préfèr’ dir’ qu’ils sont chics
Les flics
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
Je peux montrer mon trou d’ balles
Au bal
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’ perds
J’ préfèr’ dire : « Il est super
Ton père ! »
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
J’ peux mentir : « Ouah, c’qu’ell’ sont chouettes
Tes couettes ! »
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’ perds
J’ préfère embrasser l’ bon dieu
Aux cieux
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
J’ peux même écouter les prêtres
Ces traîtres
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’ perds
J’ préfère ouïr la Marseillaise
O yes
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
J’ veux bien croir’ qu’on a d’ la chance
En France
Mais je fous le scrabble en l’air
Si j’ perds
J’ préfèr’ me bourrer la gueule
Tout seul
Que de faire un scor’ minable
Au scrabble
J’ me tape un’ cuite à la bière
Si j’ perds
Mais j’vous offre le champagne
Si j’gagne
LA TOUR DES SUPPLICES
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
C’est le roi
Qui lentement te glisse
Dans les doigts
Sa jolie fleur de lys
Quant à moi
Par des chaîn’ il me visse
Sur le toit
De la Tour des supplices
Où les jours sont sans éclat
Mon amour
Comm’ tu n’es pas là…
M’aim’ras-tu d’en bas ?
C’est le roi
Qui t’offre mill’ délices
Et pourquoi ?
Pour que tu me trahisses
Et si moi
Je dout’ qu’il réussisse
J’ai bien froid
Dans la Tour des supplices
Où les jours sont sans éclat
Mon amour
Comm’ tu n’es pas là…
M’aim’ras-tu d’en bas ?
A ton doigt
Cet anneau que l’on glisse
Et pour moi
Cett’ potenc’ que l’on hisse
Et ce roi
Qui te fait sa complice
Bris’ la foi
Dans la Tour des supplices
Où l’amour
Est sans éclat
En ce jour
Et comm’ tu n’es pas là…
Il n’est plus en bas…
LES AMOURS A MER
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Sur le port j’te dis : « Ciao ! »
Tu me traites de salaud
Et tu m’en coll’ une…
Rien à foutre ! Et pis c’est beau
De s’embarquer – hissez haut ! –
Sous le clair de lune
Refrain :
Il y a que nous deux, ça merde
Il y a des amours amères
Ce soir je retourne en mer
Et toi chez ta mère
C’est bon, j’ai pleuré mon lot
Je te lègue les sanglots
Fais en bon usage…
Ce soir tu peux gueuler haut
Moi je vogu’rai sur les flots
Souhait’ moi bon voyage !
Refrain
Tu m’ donnais des maux de tête
Mais j’ connais d’autres tempêtes
Faut bien qu’on s’hydrate…
Ce soir tu boiras ta peine
Moi je serai capitaine
D’un vaisseau pirate
Refrain
Te plaquer pour bateau
Est-c’ que ça m’ fait mal ? Pas trop
Non ne pleure pas
J’m’en vais pas si méchamment
Tu trouv’ras bien des amants
Pour t’ouvrir leurs bras
Refrain
16H17
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Refrain :
Seize heur’ dix-sept, chapeau noir
J’attends sur un quai de gare
Chapeau noir et blanc tailleur
J’attends un train pour ailleurs
Triste Paris
Qu’un’ femme quitte
A la va vite
Sans son mari
Refrain
Piètre maman
Qui part soudain
Valise en main
Sans les enfants
Refrain
Je pars, il pleut…
On peut connaître
Ailleurs peut-être
Quelque ciel bleu
Refrain
LES SAISONS
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Le printemps pousse ses fleurs
L’été ses filles qui dansent
L’automne aux fenêtres pleure
L’hiver tisse un blanc silence
Et du fond de la prison
Moi je compte les saisons
MASQUES
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Nos années sont des villes grises (x3)
Ell’ sont aussi des Venise…
Refrain :
Quand s’avance une armée de masques
Une armée d’êtres fantasques
Ô c’est nous, nous !
Viens participer à nos frasques
Et danser la bergamasque
Avec nous, nous !
Nul officier nous colle aux basques
Oh tu peux ranger ton casque
Et c’est tout
Avec nous
Les Masques !
La vie n’est pas un carnaval (x3)
Mais la vie n’est pas si mal
Refrain
C’est pas facile et pourtant
On est fragil’ mais contents
Face aux souffles des bourrasques
Nous dressons nos masques
Refrain
SOUS LES ORMES
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Longtemps j’ai conduit ma charrette
Mais je suis fatigué, j’arrête
Je vais faire une sieste énorme
Au bord du chemin, sous les ormes
J’ai roulé d’amonts en avals
Les homm’ ont battu mon cheval
J’oublierai, mais faut que je dorme
Je serai bien, là, sous les ormes
Les ombr’ étirent leur satin
Le monde lentement s’éteint
Et moi je sombre avec ses formes
La main sur le cœur, sous les ormes
LES OMBRES
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Les ombr’ autour de nous s’étendent…
Qu’ell’s attendent !
TROIS BALLES
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
J’ai trois balles dans mon fusil
Trois ball’ en or pour fair’ la vie
Un’ pour défendre ceux que j’aime
Un’ pour moi si la vie m’enchaîne
Un’ pour le ciel, qu’il meurt aussi…
J’ai trois balles dans mon fusil
LE FROMAGE
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
On repart déjà, dommage
J’aurais bien r’pris du fromage
Mais il faut plier bagage
Et reprendre le voyage
Jusqu’au trépas nos grands humains
Croquent la lumièr’ des chemins
C’la dit, Molièr’ sur son lit d’ mort
C’est dans un bout d’ fromag’ qu’il mord !
On repart déjà, dommage
J’aurais bien r’pris du fromage
Mais il faut tourner la page
Et reprendre le voyage
Jusqu’au trépas nos grands auteurs
Mord’ à bell’ dents l’air des hauteurs
C’la dit, Molière en trépassant
Croque un morceau de parmesan !
On repart déjà, dommage
J’aurais bien r’pris du fromage
Mais il faut briser la cage
Pour s’offrir un grand voyage
En cheminant jusqu’au trépas
On néglige un peu nos repas
Mais l’on y pense à l’heur’ dernière
Viv’ le fromage et viv’ Molière !
LE TELESCOPE
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Par une nuit étoilée
Sur mon toit bien installé
J’admirais les cieux
Constellations et planètes
Scintillaient dans ma lunette
Quand soudain, bon dieu…
Elle est passée la salope
Dans l’œil de mon télescope
Elle a jeté comme un voile
Sur mon ciel et mes étoiles
Car sous sa petite ombrelle
Elle arborait les cartouches
Tout l’attirail des maqu’relles
Pas des saint’-nitouches…
Attablé comme au piqu’-nique
Avec mon chien Copernic
Le cul sur ma chaise
J’épluchais des yeux la voûte
En croquant dans mon cass’-croûte
Quand soudain, malaise…
Elle est passée la salope
Dans l’œil de mon télescope
Elle a semé comme un doute
Sur les lumièr’ de ma voûte
Les déhanchés de sa robe
Aux Grand’ Ourses me dérobent
Je la suis dans ma longu’-vue
Au bas de la rue…
Au pied d’un immeuble obscur
Sa clé joue dans la serrure
Elle s’évapor’ là…
Un instant, rien sous la lune
Puis un’ fenêtre s’allume
Et la revoilà !
Elle squatte la salope
Dans l’œil de mon télescope
Elle a mis la confusion
Parmi mes constellations
Je la contemple en cachette
Et soudain voilà qu’ell’ jette
Mes éclipses dans la tombe
Quand sa robe tombe…
Les charmes de la coquette
Font décoller ma quéquette
J’en deviens tout blême
Dans un miroir ell’ s’adonne
A des jeux coquins… « Houston,
On a un problème ! »
Ell’ se cambre la salope
Dans l’œil de mon télescope
Dans la jouissance ell’ gravite
Comme un joli satellite
Avec son string en dentelle
Ses bas noirs, son port’-jarr’telles
La chaudasse a – tu m’étonnes ! –
Fait chuter Newton…
Mais stupeur : ell’ n’est plus là !
Le temps que je boive elle a
Disparu d’un coup
J’explore en vain ses carreaux
Lorsque soudain dans mon dos
Un' voix dit : « Coucou ! »
Et la voici la salope
Tout près de mon télescope
Elle est là, nue comme un ver,
Et moi j’aval’ de travers
La belle est si plantureuse
Qu’ j’en oublie mes nébuleuses
Ses atouts mett’ en orbite
Ma tête et ma bite…
« Si vous me trouvez si belle,
Pourquoi vous cacher, dit-elle,
Derrièr’ cett’ machine ?
C’est bon de voir mes rondeurs
Mais les toucher, c’est meilleur…
Enl’vez donc ce jean ! »
Et ell’ s’élanc’ la salope
Nos deux corps se télescopent
A la « vas-y que j’te nique »
Sans capote et sans spoutnik
Ell’ me chevauche, on galope
Juste au pied du télescope
Sous les yeux pris de panique
Du brav’ Copernic
Elle, en revanche, a des yeux
Beaux comm’ les diamants des cieux
Deux supernovas
Je succombe à leur attrait
Mais tout homme y succomb’rait
Mêm’ Casanova !
S’il est des étoil’ filantes
Cell’-ci dans mon cœur se plante
Soudain y a comme un’ bacté-
-Rie dans ma bell’ Voie Lactée
Une épidémie de peste
Sur mes amitiés célestes
C’en est fait de mes espaces :
J’aime une pétasse !
Après cett’ nuit de passion
De charnelles collisions
- Pauvre Copernic ! -
Illico on emménage
Dans un deux-pièc’, en ménage
Et hop, on fornique !
Elle est passée la salope
Dans l’œil de mon télescope
Elle a jeté comme un voile
Sur mon ciel et mes étoiles
Tout’ les courbes de son corps
Forment le tortueux décor
Responsable de l’acci-
-Dent qu’ a tué mes galaxies
Et depuis c’est un désastre
Je ne puis lorgner les astres
Ça me fait mal, quelle idée
D’exclure encore Galilée !
Je me noie dans ses dentelles
Je ne m’envol’ plus tant elle
A collé mon cœur au sien
Mais quel cadeau vénusien…
Moi l’astronome amateur
Maint’nant je joue les docteurs
(Et) privilèg’ de médecin :
Je peux palper ses deux seins
Scruter son anatomie
Terminée l’astronomie !
J’ai troqué mon télescope
Contre un joli stéthoscope
Et pour conclur’ comme Esope
Par une moralité
Je dirai que des salopes
On se fait un’ sale idée
Car cette petite abeille
Qui m’a tout mis à l’envers
Est devenue le soleil
De mon nouvel univers
LE CROQUE-NOTES & LE CHAT
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Bien sûr qu'il y a des chos' à dire
Sur les salauds, sur les satyres
Sur les politiciens véreux
Sûr que ma plum' lorgne vers eux
Sûr qu'il faut blâmer les carnages
Les femm' battues et l'esclavage
Bien sûr je suis prêt à cracher
Mes chansons engagées...
Refrain :
... Oui mais y a mon chat qui s' frotte
A ma guitare, à mes bottes
Pas moyen de jouer un' note
Les chats, ça tue les croque-notes
Bien sûr qu'il y a partout misère
Vrais bandits et faux commissaires
Sûr que le crime a trop vécu
Et qu'il faudrait lui botter l' cul
Pis vus les Rimbaud d' la TV
C'est pas ces veaux qui vont t'él'ver
Alors pour pallier aux problèmes
Moi j'ai bien des poèmes...
Refrain
Sûr, y a les conflits, c'est pas rien
L'Israëlo-Palestinien
Y a les magouill' du patronat
Et j' suis pas l'genr' "qui pardonne à"
Bien sûr qu'écrir' c'est mon métier
Bien sûr que je suis l'héritier
De Pete Seeger et des folkeux
J' peux faire aussi fort qu'eux...
Refrain
Bien sûr qu'il faut donner aux arts
Des Michel-Ange et des Mozart
Et qu'avec ma belle encre bleue
Je pourrais être l'un d'entre eux
Des chansons j'en ai tout un tas
Et mêm' que dans mon agenda
J'ai noté en gross' lettres rond'
"Chanter, c'est r'fair' le monde"...
Refrain
Oui mais y a mon chat qui s'frotte
A ma guitare, à mes bottes
Pas moyen de jouer un' note
L'art crie : "Jette un' bouée, que je flotte !"
Parc' qu'il y a mon chat qui s' frotte
A ma guitare, à mes bottes
Pas moyen de jouer un' note
Les chats, ça tue les croque-notes
SÛR
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Je veux me heurter aux choses
Aux vents, aux architectures
A tes paupièr', même closes
Et aux couchers de soleil sur
La mer
Non, je ne veux pas penser
Comme un philosophe obscur
Je préfèr' de loin panser
Les jolies plaies qu'on m'inflig' sur
La terre
J'aime la boue des chemins
La lumière et les gerçures
Et regarder mes deux mains
Glisser comme un bel oiseau sur
Les airs
Je me sens bien mal armé
Pour fair' l'élog' de l'art pur
Loin de Stéphan' Mallarmé
Mais tout près de Rimbaud Arthur
Mon frère
Je veux me heurter aux choses
A tes chants, à tes azurs
Délier tes paupières closes
Et coucher ma chair en feu sur
Ta chair
CHANSON D'UN CUL CASSÉ
(Auteur/ Compositeur Jérémie Bossone)
Refrain :
C'est la chanson d'un vaincu
D'un con qui s'est cassé l' cul
En sautant, putain c'est ouf !
A saut'-mouton sur un pouf
Chanson d'étudiant foireux
Ivre, et c'est bien malheureux
D'avoir fait trente ans d'école
Pour salir autant l'alcool
Refrain
Faut pas imiter Icare
Quand t'as vidé vingt ricards
Ou tu r'tomb'ras, petit homme,
Le cul sur le balatum
Refrain
La prochaine fois, couillon,
Que tu voudras fair' l'avion
Pense aux joies sur Terr' vécues
Ça te soulag'ra le cul
Chanson d'un cul cassé (x4)
GALOPE !
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
La route est longu', mon départ vain
Tout me ramène à ton parfum
Si j'avais un cheval pour gagner la course...
Mais nul vent dans mes voiles
Nul soleil dans ma bourse
Refrain :
Mon corps ne me répond plus
Galop' ! Galope !
Mon coeur lâch', tu m'as tant plu...
Salop' ! Salope !
La nuit tombe et je m'écroule
Galop' ! Galope !
Et ton souvenir me coule
Salop' ! Salope !
Les chemins sont de longs mensonges
Tous me ramèn' à toi en songes
Si j'avais une étoil' pour guider ma course...
Mais nul vent dans mes voiles
Nul sourir' de Grande Ourse
Refrain
Autour de moi c'est le silence
Le ciel est froid, le monde immense
Si j'avais un chez toi pour finir ma course...
Mais c'est là, sans ta voix, sans toi, que je me couche
LA GERBAUDIERE
(Auteur/ Compositeur Jérémie Bossone)
Bien que tu fus étranger
Un' fois ta soif étanchée
T'as gerbé tes bocks de bière
Dans les rues d' la Gerbaudière
C'est dégueulasse !
REINE MARGOT REDEMPTION
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Au Café des Deux Magots
S'est posée la Reine Margot
Un livre ouvert sur les cuisses
Ell' savour' les mots de Huys-
-Mans
Au Café des Deux Magots
Douz' bourgeois bien démagos
Mat' la bell' comme Aramis
Et tous la compar' à Miss
France
Au Café des Deux Magots
La Reine planqu' son beau magot
Son beau cul blanc comme un lys
Son cul las qui prend ses dis-
-Tances
Au Café des Deux Magots
S'est posée la Reine Margot
Les bourgeois, les cons, les cuistres
Tous band' mais pass'ront la nuit s-
-ans
Elle.
DANS UNE MAIN
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Tes seins dans un' main
Et ma queue dans l'autre
Je trinque à la nôtre
A toi qui est loin
Sans soin, tes p'tits coins
J'en fais d'affreux hôtes
Mais c'est pas ma faute
C'est toi qui est loin
Ton sexe, ô mon ex
Il doit plaire à d'autres
Et moi je me vautre
En song' qui me vexent
J' tiens rien dans un' main
Et ma queue dans l'autre
Que les bons apôtres
Passent leur chemin
UN DOUTE POSTERIEUR
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Même mort plein d'écus
Je suis pas convaincu
Qu'un homme ait bien vécu
S'il n'a pas vu ton cul
FRANGINS DE MONTFAUCON
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Mais qui va là dans le brouillard ?
C'est la bande des Coquillards
Ce clan qui n'en fait qu'à sa guise
Et vient d'éventrer la Marquise...
"On n'est pas fréquentables
Autour de cette table
On se nourrit de crimes
D'estocad' et de rimes"
"Colin, Rimbaud, Lac'nair', Villon,
Elle a son compte, allez fuyons !"
Et qui s'en va là sous la lune ?
Des ombr' et leur nouvell' fortune...
"On n'est pas fréquentables
Autour de cette table
On se nourrit de crimes
De rapin' et de rimes"
"Matez ces pièc' d'or, c'est mortel !
Courons les claquer au bordel !
Puis nous rejoindrons les copains
Plus tard à la Pomme de Pin !
On n'est pas fréquentables
Autour de cette table
On se nourrit de crimes
De putains et de rimes
Ils sont tous là nos fiers copains,
Toujours partants pour boire un verre,
Ce soir à la Pomme de Pin
Et demain au Cabaret Vert !"
On n'est pas fréquentables
Autour de cette table
On se nourrit de crimes
De vin rouge et de rimes
Mais à pein' saouls, déjà dehors !
Les gendarm' arriv', il faut qu'on
Parte en courant, c'est là le sort
Des bandits voués à Montfaucon !"
Frangins de Montfaucon
Sur un ciel sanglant nous voguons
Mais nous savons, nous, qu'il vaut bien
Leur sol bourgeois qui ne vaut rien
VISIONS SUR L'OREILLER
(Auteur/Compositeur Jérémie Bossone)
Lorsqu'il était enfant, Proust, à peine alité
Songeait en s'endormant à la rivalité
Du roi François Ier et du roi Charles Quint
Rêverie plus brillant' que l'habit d'Arlequin
Quelques cent ans plus tard, en petit héritier
De ce dompteur de Temps, moi lorsque j' pique un somme
Je ne vois pas de rois mais songe à l'amitié
Qui liait Henry James et Robert Stevenson
LES BEGUEULES
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Pour ces bégueules
Assez d'efforts
Ferme ta gueule
Et joue plus fort
BOSSONE, POURQUOI T'ECRIS ?
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
– Hey Bosson', pourquoi t'écris ?
Pourquoi tu joues ? Pourquoi tu chantes ?
Pourquoi tes not' ? Pourquoi tes cris ?
Quell' sorte de rêve te hante ?
– J'écris pour mettre au fil des ans
Un peu de styl' sur l'indécent
Un peu d'audac' dans les chaumières
Un peu de classe à ma manière
J'écris...
– Hey Bosson', pourquoi t'écris ?
Pourquoi les refrains ça te plaît ?
Pourquoi dis-tu d'un jour trop gris
Qu'il faut le changer en couplet ?
– J'écris pour peindre en beau le monde
Pour l'orner de lumière blonde
J'écris comm' d'autres font la guerre
C'est moins con, pis y a plus d'éclairs !
J'écris...
– Hey Bosson', pourquoi écrire ?
A quoi bon user autant d'encre ?
Dis-moi donc pourquoi ton navire
Ce Cargo Noir ne jett' pas l'ancre ?
– Ecrir' fait de nous des gens forts
Et c'est beau la langu' de Chamfort
Cell' de Molièr', Chateaubriand
Ça nous rend tout chauds, tout brillants
J'écris...
– Hey Bosson', pourquoi t'écris ?
Pourquoi la rime est-ell' ta soeur ?
Pourquoi tu pleur', pourquoi tu ris
En trempant ta plum' dans ton coeur ?
– J'écris car c'est mal de se taire
J'écris pour fair' chanter la Terre
Pour élargir un peu la toile
Et greffer nos coeurs aux étoiles
J'écris...
C'est par ce geste de la main
Que je me sens le plus humain
C'est pas pour blesser ma maman
Ou fair' la nique au firmament
J'écris pour laisser une trace
Sur le cadran du Temps qui passe
Pour l'art, pour vous et pour ma pomme,
Enfin bref : par amour de l'homme
J'écris
TOM
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Sur un banc, Tom attend
Il se voit vivre à la campagne
Avec la plus bell' des compagnes
(Et) sur son banc, Tom attend
Il se rêve en pèr' de famille
Il voit la chose : un gars, deux filles
Le chien, les pot', et la maison
Le bonheur aux quatre saisons
Oui mais plus d' place au Panthéon
Les rir' effac' Napoléon...
Sur un banc, Tom attend
Il se voit gangster ou rock star
Levant un' statuette aux Oscars
(Et) Sur son banc, Tom attend
Il se rêve en aventurier
En gladiateur, en chevalier
Ou mieux : ce chic héros qui t'aide
Un peu comm' Rick dans Walking Dead
Oui mais hélas : plus de bonheur
La gloire effac' les bonnes heures...
Sur un banc, Tom attend
Les oiseaux chant' sous les persiennes
Partout les gens s'en vont, s'en viennent
(Et) sur son banc, Tom attend
Le vent souffle une étrange fièvre
Et Tom étouffe et mord ses lèvres
Et le soleil tomb' sur la ville
Toujours pareils, les jours défilent
Et le Temps sourit comm' Satan
Autour du banc où Tom attend...
Tom attend...
Tom attend...
DON QUICHOTTE DANS LE MIXEUR
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Un jour Sancho Panza
Pour boire une manza-
-Na
Près d'un curieux moulin s'était caché
Quand soudain s'éveillant
Ce moulin malveillant
Réduit le bon Sancho en steak haché
Mais qui surgit de la Pampa
Sur Rossinante au grand galop ?
C'est Don Quichott' de la Mancha
L'Ingénieux Hidalgo !
Refrain :
Et il frapp'
Donc il choque
Les badauds qui n'connaiss' pas
Le grand chevalier Don Quichotte
On s'épat'
Et l'on bloque :
Mais que fait pendant des heures
Un chevalier dans un mixeur ?
Un jour qu'il faisait beau
Dulcinée du Tobo-
So
Près du moulin vint se fair' lutiner
Quand s'éveillant soudain
Ce malveillant moulin
Transforme en purée ros' la dulcinée
Mais qui surgit ce dimanch' là
Pour punir le fieffé salaud
C'est Don Quichott' de la Mancha
L'Ingénieux Hidalgo !
Refrain
Bridge :
Il n'est pas né le cuisinier
Qui changera en confiture
Celui qu'on nomm' le Chevalier
A la Triste-Figure
Refrain
MARCHE DANS UN CHAMP
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
March' dans un champ (x2)
Lève la tête au ciel
March' dans un champ (x2)
Sens-tu pousser tes ailes ?
Comme Rousseau
Parle au ruisseau
Dans la lumièr' du soir
March' dans un champ (x2)
Oublie tes bagatelles
March' dans un champ (x2)
Tes vill' et tes attelles
Comme Voltaire
Prends ton bol d'air
Et Dieu, fais le s'asseoir
March' dans un champ (x2)
La campagne est profonde
March' dans un champ (x2)
Ta révolution gronde
Comme Saint-Just
A l'instant juste
Empoigne ton histoire
March' dans un champ (x2)
Danton ou Robespierre
March' dans un champ (x2)
Dress' le menton, espère !
Règle ta course
A la Grande Ourse
Et marche à ta victoire
Oublie ta bourse
Embrass' ta source
Et puis reviens nous voir
March' dans un champ
LIBELLULE & PAPILLON
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Coincés dans nos cellules
Le jour nous babillons
Moi, pauvre papillon
Toi, triste libellule
Mais la nuit nous bouscule
Et soudain nous brillons
Toi, joyeus' libellule
Moi, joli papillon
COCARD
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Hey salut, c'est moi, tocard !
Que dirais-tu d'un cocard ?
D'un baiser de mes phalanges,
Toi le salaud qui dérange
Le monde ?
Mais si j' te fais qu'un cocard
T'auras l'air d'un nigaud qu'a r-
-Eluqué par la serrure
Au lieu d' poser les yeux sur
Le monde
Ouais si j' te fais deux cocards
T'auras l'air bien plus beau car
Ça te fera des lunettes
Et tu le verras plus net
Le monde
Allez, ne chial' pas, tocard !
Je vais partir plutôt, car
Si tes yeux j'aim' les pourrir
J'aime encor mieux parcourir
Le monde
CANNES
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Oh please, oh baby please
Emmèn' moi voir ces gens
C'est trop chiant
Les parties remises
Oh please, oh baby please
Des sal's histoir', moi j'en ai tant
Et j'aim'rais voir de temps en temps
Les connards au soleil
J'aim'rais voir comm' tout ça baigne
Et puis
Mon flingue est chargé
Je peux m'en charger
Car je sais qu'ils sont tous là
A Cannes
Oh please, oh baby please
Toi qui fréquent' les grands
Qui pour ces glands
Retir' ta chemise
Oh please, oh baby please
Emmène moi jusqu'à la côte
J'aim'rais les voir, là, sous leur yacht
Ces connards au soleil
J'aim'rais voir comm' tout ça saigne
Oh oui
J'ai l'eau à la bouche
Et dix-mill' cartouches
Et je sais qu'ils sont tous là
A Cannes
Oh please, oh baby please
Baby please...
Ou bien va-t-en
LES CHEVAUX DE BOIS
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Des petits chevaux de bois
Tourne tourne le manège
Mais les enfants d'autrefois
Ont fondu comme la neige
Ils sont devenus des grands
Ils s'embrass', ils pensent
Ils chevauchent des écrans
Et dans le silence...
... Des petits chevaux de bois
Tourne tourne le manège
Les petits chevaux de bois
Plus personne ne les voit
FLAGELLO FLAMENCO
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
– Allez viens nous danser ton flamenco ! (x3)
– Ouais mais j'ai pas bu mon benco...
– Hein ?
– Putain viens nous danser ton flamenco ! (x3)
– Ouais mais j'ai pété mon delco...
– Hein ?!
– Tu veux qu'on t' balanc' du haut d'un balcon ? (x2)
Non mais tu vas danser pour nous sal' con !
– Ok les copains, j' viens danser, c'est bon...
STOCKHOLM SYNDROME
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Un' gross' voitur' la kidnappe
Et c'est ainsi qu'ell' quitt' Naples
Mais le conducteur
Semble avoir du coeur...
Pour sa vill' qu'on laiss' derrière
Nul coup d'oeil car ell' préfère
Au rétroviseur
Son beau ravisseur
Refrain :
This is Stockholm Syndrome (x2)
Faudrait qu' c'tte conn' doute un' fois
Qu'ell' fass' tout comm' Saint Thomas
This is Stockholm Syndrome (x2)
Faudrait briefer l' coeur de l'homme
Sur le Syndrome de Stockholm
Dans sa cellule on l'ennuie
Mais comm' Piaf ell' rêv' la nuit
D'un blond légionnaire :
C'est son tortionnaire...
Longtemps elle attend ici
Pas d' rançon, mais tant pis si
Tous l'ont oubliée :
Elle a son geôlier
Refrain
Bridge :
Plus dévouée que la Madonne
Quand il la tue, ell' pardonne
En baisant les pieds
De son meurtrier
Refrain
FATALITÉ
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
On a beau dire, on a beau faire
Tantôt gémir et tantôt braire
On a beau l'avoir suppliée...
Lilou a chié dans le fraisier !
LOUP-NÉNUPHAR
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
– Si je te donn' mes livres
Dis-moi, Loup-Nénuphar,
Me laisseras-tu vivre ?
– Oh non, voyageur
On n'achète pas mes heures...
– Si je cèd' mes amours
Dis-moi, Loup-Nénuphar,
Me laisseras-tu vivre ?
– Oh non, voyageur
On n'achète pas mes heures...
– Si je t'offre mes rêves
Dis-moi, Loup-Nénuphar,
Me laisseras-tu vivre ?
– Oh non, voyageur
On n'achète pas mes heures...
– Pour tous mes souvenirs
Dis-moi, Loup-Nénuphar,
Me laisseras-tu vivre ?
– Oh non, voyageur
On n'achète pas mes heures...
– Alors je garde tout !
Viv' le vent dans les arbres
Je lutt'rai jusqu'au bout
Tu peux sortir ton sabre !
AMOUREUX FOU
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Finies les soirées au restau
Quand j'avais pas un flèche
Mais que j' payais la not' presto
Pour vous séduir', pimbèche !
Finis les matins romantiques
Nos têt' sur l'oreiller
C'était beau comme un marbre antique
Mais qu'est-ce qu'on l'a rayé...
Finis les "J' vais mourir pour toi !"
Fini Lanc'lot devant Guenièvre
Tout compt' fait, dans l'amour courtois
J'ai trouvé moins d'amour que d' fièvre
Refrain
Je m' croyais
Amoureux d' vous
Amoureux fou
Amoureux
Non de non
Amoureux d' vous
Amoureux fou
Amoureux
Comme un con
Amoureux d' vous
Amoureux fou
Amoureux
Pour de bon
Oui je m' croyais amoureux fou...
Mais en fait non
Finies les cours' au magasin
Et votre voix qui dit :
"T'es mignon, mais tu m'agac', hein,
Quand tu joues dans c' caddie!"
Finis les balad' en calèche
Et les bouquets de fleurs
Ma glace à la vanill' j' la lèche
Tout seul, et de bon coeur !
Finies les "Ma bataill', c'est toi !"
L'arc et l'amour n' sont plus de mèche
Comm' le Cupidon du Sètois
Je viens récupérer mes flèches
Refrain
Fini de chialer comme un con
Quand vous tombiez la robe
Quand vous la tombiez pour de bon
Snif snif, pour un autre homme...
Finis Roméo & Juliette
Et tout' ces salopris
Finis les petits coeurs en miettes
Et les jours sal' et gris
Finis les pleurs qui saoul' tes proches
Et les manqu' d'appétit cass'-couilles
Ce soir tout baigne, et comme Desproges
"Je reprendrai deux fois des nouilles !"
Refrain
LE BALAIS DE STRAVINSKY
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
C'est la danse du balais
Sur le sol
Il décrit des ronds pas laids
Moi, j' picole
On dirait un' ballerine
Un' cigogne
A côté j'ai pas le rythme
Moi, l'ivrogne
Il nettoie, promis !
Tout c' qu'il touche !
Moi je bois, j' vomis
Et me couche
Lui vit ton Ballet
Stravinsky
Moi j' tue mon malai-
-Se au whisky...
C'est la danse du balais
Sur le sol
Il décrit des ronds pas laids
Moi, j' picole
On dirait un' ballerine
Un' cigogne
A côté j'ai pas le rythme
Moi, l'ivrogne
A TRISTAN CORBIERE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Assis seul, face à l'océan
Face aux beautés et au néant
Triste encor, je sirote un' bière
Et je songe à Tristan Corbière
Refrain
Oui, l'amour tue les poètes
Oui, les jours tuent les poètes
Oui, se courber tue les poètes
Tu les tues aussi, Poésie...
Tant pis. Mêmes morts,
Ils t'aim' encor
Combien le coeur boit de mépris
Pour que la plum' pisse un écrit ?
Combien de blessur' toujours chaudes
Pour composer Les Amours jaunes ?
Refrain
Et quand on souhait' les tuer en masse
Que font les poèt' contumaces ?
Ils s'étend' au fond d'une bière
Bien au froid, comm' Tristan Corbière
Refrain
Assis seul face à l'océan
Je songe à toi et au néant
Et dans le noir je lèv' ma bière
A ta mémoir', Tristan Corbière
MITCHUM ATCHOUM !
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Robert Mitchum
Cette nuit fait pas peur dans la brume
Il fait "atchoum !"
Cette nuit le Chasseur a un rhume
Et de Niro
Passant le voir, lui dit :
"Faut tenir, oh !"
Robert Mitchum
Aux enfants ne fait plus la vie dure
Il fait "atchoum !"
Et s'écrie : "Non docteur, pas d' piqûre !"
Al Pacino
Lui dit : "T'arrête un peu,
Pas d' chichis, oh !"
Robert Mitchum
Ne joue plus de ses mains Love & Hate
Il fait "atchoum !"
Et crie : "Je veux qu'un flic m'offre un skate !"
Di Caprio
Lui dit : "C'est pas fini
Tes capric', oh !"
Robert Mitchum
Dit : "Ça me fait un mal de folie, c' crâne !
Il fait "atchoum !
Putain j'aurais dû prendre un doliprane..."
Marlon Brando
Sourit et lui balance
Un' baff' dans l' dos
Ava Gardner
S'approche auprès du lit du malade
Ell' le r'gard', l'air
De dire "arrête un peu tes salades"
Robert Mitchum
Sent qu'il va mieux, mais son
Coeur bat vite
Trop vite
Et boum !
TETSUO (LES 36èmes DESSOUS)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Je marchais avec Tetsuo
On avançait la têt' sous l'eau
Pleins d'un pouvoir gonflé d'amphèts
Dans un trou noir, un mond' sans fêtes
Tu peux pas dir' que ça ira
Quand t'es ni Dieu, ni Akira...
Je marchais avec Tetsuo
On avançait la têt' sous l'eau
Pleins de drogu' et de frustrations
Sans prologue et sans conclusion
Tu dis pas : "C'est Okay, les gars !"
Quand t'es pas l' héros Kaneda
Nous dérivons avec Tetsu
Au fond des 36èmes dessous
Tu dis pas qu' t'as le beau calibre
Quand tu nag' dans l'Apocalypse
41 : c'est nul, zéro
T'as tiré l' mauvais numéro
Nous dérivons avec Tetsu
Fantôm' des 36èmes dessous
OUVRE UN LIVRE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Ouvre un livre
Et tu vas vivre
Un moment d'ivresse
Ô livre toi en vitesse !
Tu vas faire
Un' bonne affaire
Quand tu travers'ras
Ses chapitr' et ses champs verts
Ô vivre encor
Ses vies, ses morts
Voir tous ces corps
Si beaux danser dans ces décors
Si tu veux
Aussi je peux
Lire à voix haute un peu
Pour nous deux
FOULES MINEURES
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Mineurs intègres
Noircis dans le chant des corons
Muscles du nègre
Meurtris dans les champs de coton
Chaîne d'ennui
Pour vous, Charlots des Temps modernes
Fils de la nuit
Qui vous portera le feu des lanternes ?
Ô foul' mineures... (x4)
Mendiants malades
Confrontés aux gamell' revêches
Enfants du Tchad
Accrochés aux mamelles sèches
Réseaux de filles
Qui dans les chambres se prosternent
J' vois rien qui brille
Aurait-on mouché le feu des lanternes ?
Ô foul' mineures... (x4)
Enfants soldats
Joueurs de kalachs en Palestine
Proies des vodkas
Qui pour l'eau n'ont qu'une pâle estime
L'espoir est mort
On a mis ses drapeaux en berne
Ce soir dehors
Nul n'a vu danser le feu des lanternes
Ô foul' mineures... (x4)
Putain d'Afrique
Putain d' misère au Bangladesh
Qui c'est qu'a l' fric ?
Faudrait qu' ces mecs épingl' la dèche
L'Histoire, ell' ment :
Regarde un peu qui nous gouverne !
A-t-on vraiment
Pendu l'aristocrate à la lanterne ?
Ô foul' mineures... (x4)
EPOUSAILLES
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
–– Je suis piano qui meurt aux arts
Que vas-tu fair', Mozart ?
Je suis triste plume et j'expire
Que vas-tu fair', Shak'speare ?
Je suis pinceau qui ne dit rien
Que vas-tu fair', Titien ?
–– Je suis Mozart, Shak'speare, Titien
A toi
Je viens passer la bague au doigt
NATACHA
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Natacha
S'attache à
Ce sal' type
Qui l'attrape
Puis la frappe
Et la quitte
Mêm' s'il cogne
Cet ivrogne
Ce sal' mec
Ell' dit rien
Ell' veut bien
Faire avec
Ell' voit peu
Tous ses bleus
L'eau les rince
L'eau des rêves
Qui élève
Son faux prince
Natacha
S'attache à
Ce vaurien
Il la sort
Ell' l'adore
Tout va bien
Ell' se penche
Sur la manche
Du bandit
Elle avoue
Qu'ell' se fout
D' c' qu'on en dit
Nul mot sur
Les blessures
Qu'ell' trimballe
L'heur' des songes
D'un mensonge
Fait un bal
Natacha
S'attache à
Ce pygmé
Qui la prend
Puis la rend
Abîmée
Ell' sait qu'y a
De ces gars
A problèmes
Mais qu'importe ?
On supporte
Quand on aime
Et dans l'ombre
Quand ell' sombre
Où est c' brave ?
Ce bel ange
Qui la change
En esclave ?
Natacha
S'attache à
Ce salaud
Qui l'embrasse
Et se casse
Au galop
Natacha
S'attache à
Ce sal' type
Qui l'attrape
Puis la frappe
Et la quitte
EN ATTENDANT LES CHEFS-D'OEUVRE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Roman de gare
Roman tocard
Roman qu'on foire
En attendant d'écrir' Le Rouge et le Noir
Poèm' précoce
Poèm' atroce
Poèm' qu'on brosse
En attendant d'écrire enfin L'Albatros
Film long, rengaine
Film con, sans graine
Film qu'on dégaine
En attendant de tourner Citizen Kane
Tableau méga
Pas beau, caca
Toil' formica
En attendant de peindre enfin Guernica
Sonat' qu'on chie
Sonat' rancie
Sonat' transie
En attendant d'écrir' la Sonate en si
Chanson pas bonne
Mais bon, qui sonne
Chanson qui s' donne
En attendant d'écrir' Like a rolling stone
UN BON FEU AVEC LE JOKER ET RIMBAUD
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Avec le Joker et Rimbaud
On a fait un bon feu
Et l'on dira c' qu'on veut
Mais à part ses flamm' j' vois rien d' beau...
Et maintenant :
La neige au moins
Mord plus nos mains !
Avec le Joker et Rimbaud
On a piqué un tank
Et attaqué un' banque
Y avait plein d'éclairs, c'était beau...
Pour tous ces glands :
Faudra s'en r'faire
Des saisons en enfer !
Avec le Joker et Rimbaud
On s'est dit qu'y s' batt' mal
Tous ces flics, ces Batman
A tous on leur a fait la peau...
Et maintenant :
Le sang d' la loi
Réchauff' nos doigts
Avec le Joker et Rimbaud
On a fait un bon feu
Avec leur pognon, vieux !
Et c'est vrai qu' l'argent ça tient chaud...
Et maintenant :
Brûlez dollars !
Chauffez nos lards !
ELLE EST PAS MAL
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Refrain
Pas mal, elle est pas mal
J' t'assure
Pas mal, elle est pas mal
Crois-moi
Pas mal, elle est pas mal
J' te jure
Pas mal, elle est pas mal...
... Pour toi !
Ok, rien ne l'égale aux reines
Aux Marilyn, Sophia Loren
Et Gina Lollobrigida...
Mamma mia !
Mais...
Refrain
Ok, c'est pas c' qui pousse en bloc
Dans les mangas : Boa Hancock
C'est pas les soeurs Tam et Cilia...
Mamma mia !
Mais...
Refrain
Ok, ell' n'a rien des meilleures
Brun' dans les films de Russ Meyer
Ou blond' dans La Dolce Vita
Mamma mia !
Mais...
Refrain
Ok, c'est pas J-Lo en live
Ni les bomb' de Mulholland Drive
Ni les chaudass' de Manara...
Mamma mia !
Mais...
Refrain
Ok, c'est pas ces jolis bouts
Qui squatt' les plag' de Malibu
Ni cette Hélèn' pour qui l'on s' bat...
Mamma mia !
Mais...
Refrain
Bridge :
–– Bah, moi j' veux bien mec, mais j' crois qu' c'est toi qu'ell' kife...
–– Hein ?...
Banale, elle est banale
J' t'assure
Banale, elle est banale
Crois-moi
Banale, elle est banale
J' te jure
Pas mal, elle est pas mal...
... Sans moi !
LES CERISES (TIME TO KILL)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Tu vois son visage
Et tu vois son tueur
Et tu sens la rage
Etouffer ton coeur
Il faudrait qu' tu niques
Le mec impliqué
(Mais) chaque être est unique
Oui, c'est compliqué...
Refrain
Faut choisir, mais choisir vite...
Ou le teint tranquille
Ou le teint tout pâle
It is time to kill
Or time to die
Hier Ellénore
Croquait des cerises
Aujourd'hui ell' dort
Sous l'arbre on l'a mise
Son tueur, le voilà !
Doigts sur les gâchettes
Si tu n'appuies pas
Lui le f'ra peut-être...
Refrain
Deux détonations
Deux trous dans ton coeur
Là-haut, des avions
Là, toi dans les fleurs
Tu souris, c'est louche
Là, sur ta chemise
Il y a deux ronds rouges
Tu vois deux cerises
Refrain
L'EVENTAIL
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Allez, j' te sers un p'tit café ?
Content qu' tu pass' nous voir bonhomme !
Pos' toi peinard dans l' canapé
Lucile a fait un' tarte aux pommes
Tu regard' quoi ? La cheminée ?
L'éventail qu'est dessus ? Ah bon...
Malgré l' soleil roug' dessiné
J' sais mêm' pas s'il vient du Japon...
Mais pour peu que l'objet te plaise
Et que son Soleil Levant t'aille,
Bois ton café, mets toi à l'aise,
J' te cont' l'histoir' de l'éventail
Audiard a raison largement
Quand il dit qu' "les cons ça os'", car
Ils l'ont prouvé (faut voir comment !)
Cett' nuit là au Bal des Oscars...
Je me retrouvai par hasard
Dans ce bal d'artist' haut perchés
(N'ayant jamais reçu l'oscar
Que tous y venaient afficher)
Dans ce salon, j' revois encore,
Dressées comm' des épouvantails,
Leurs putains de statuett' en or,
Et au milieu, cet éventail.
Le bal des naz' battait son plein
Et l'on voyait s'apostropher
Petits James Dean et faux Chaplin
Et tous parlaient de leurs trophées
L'Oscar met ces cons sur orbite
Ils l'ont au coeur toujours vissé
S'ils pouvaient l' greffer sur leur bite
Ils s'en serviraient pour pisser...
Mais j'avais vu sous un tableau
Un' fille en bottin' et chandail
Ell' s'ennuyait, j' trouvais ça beau
Bref : j' pensais plus à l'éventail.
Un prod me parl' de ses vacances
J' écout' rien de tout c' que c' con dit
Il parle, et tout autour ça danse
Comm' dans les films de Visconti
De coup' de champ' en rails de coke
La chaleur monte, y a d' quoi triper !
Les stars plan' et soudain, good joke :
Les v'là qui s' mett' à s'étriper !
Et quand ces branqu' eur' l'idée chouette
Pour multiplier les entailles
De cogner avec leurs statuettes
Aucun ne piocha l'éventail.
A l'heure épique, les âm' s'élèvent
Nos stars gueulaient : "J' vais t' buter, toi !"
En agitant leurs petits glaives
Comm' les Grecs sous les murs de Troie
Soudain dans ce bordel inouï
Je vois couchée de tout son long
La fille au chandail, évanouie
Et mes yeux balaient le salon
On s'y fracassait avec zèle
Ils saccageaient tout, les vandales !
Sur le sol traînaient des bretzels
Des bouteill' vid', et l'éventail.
J' cours vers l'éventail qui sommeille
L'attrape et reviens promptement
Agiter son petit soleil
Au-dessus du joli front blanc
C'était l'heure où les âm' s'échouent
L'heure où stars et nantis paniquent
Ça ressemblait à c' passage où
Tout part en couill' dans Titanic
Ce fut surtout l'instant radieux
Où dans ce bal de samouraïs
La demoiselle ouvrit les yeux
Sous l'action de mon éventail.
–– Merci beaucoup, me dit la belle
Je rougis comme un imbécile
Et je dis : –– Comment tu t'appelles ?
Ell' répond : –– Je m'appell' Lucile.
Et tandis qu'autour ces tarés
S'ouvraient le crâne à coups d'Oscars
Je dis à Lucil' : –– Faut s' barrer
De ce carnaval de tocards...
Nous faisions tâch' dans le décor.
–– Ok, dit-elle, j' me lève, on s' taille !
L'instant d'après j'étais dehors
Avec Lucile et l'éventail.
Encore un bout de tarte aux pommes ?
Ah, tu repars ? T'es obligé ?
Oui, t'as trouvé l'histoire trop bonne ?
Non, c'est pas n'import' quel objet...
J'ai pas d'Oscar dans mon salon
Mais j'ai c' machin là que tu tiens
Et comm' tu peux l' voir : nous allons
Lucile et moi tous deux très bien !
Merci d'êtr' passé, à bientôt !
Oui, j' veux bien avant qu' tu t'en ailles
Que tu r'pos' entre les photos
Sur la cheminée, l'éventail.
MAGIE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
De la vie nouvelle
Qui de sa mèr' sort
Aux joyeux appels
Des îl' aux trésors
Des lun' attachées
Sur l'eau bleue des lacs
Au lapin caché
Dans le chapeau clac...
Des bull' de savon
Aux valses de Vienne
Des trains qui s'en vont
A ceux qui reviennent
Des pât' à mod'ler
Que les goss' malaxent
Aux bell's envolées
De Leos Carax...
Magie... Magie... (x2)
Des rir's en cavales
Juste après l'école
Aux ciels qu'on avale
Dans un verr' d'alcool
Des soleils couchants
Dans Rom' millénaire
Aux regards touchants
De Romy Schneider...
Des plaisirs très bons
D'un coeur dévoilé
Au papier crépon
Des nuits étoilées
Des monts à fleurir
De ton blanc corsage
Aux verts souvenirs
Des jolis voyages...
Magie... Magie... (x2)
Nos merveilleux songes
De Pise à Tokyo
Ton nez qui s'allonge
Petit Pinocchio
Les années qui passent
En semant des choses
Nos vies qui s'effacent
En laissant des roses
Magie... Magie... (x2)
DEMANDE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Demande aux vieux amants
De retirer leurs bagues
Demande à l'océan
De remballer ses vagues
Demande aux mecs noyés
De flotter sur le sel
A l'aigle foudroyé
De planer dans le ciel
Demande au condamné
De sourire au bourreau
Et demande aux années
De pas flétrir la peau
Demande à la jument
De sauter dans les flammes
Et demande à Don Juan
De baiser qu'une femme
Refrain
Demande, demande, demande leur...
Oui, demande, des fois qu'ils veuillent...
Et demande à mon coeur
De fair' son deuil !
Demande aux gens qui râlent
De compter leurs défauts
Demande au général
De sabrer pour de faux
Demande à ceux qui s'aiment
De se cracher dessus
Demande à Eminem
De chanter du Bézu
Demande au junky mort
De pas fair' d'overdose
Demande à Dark Vador
De s'habiller en rose
Demande au gars vaincu
De rir' quand il sanglote
Et demande à mon cul
De jouir des coups de bottes
Refrain
Demande au lion qu' a faim
De bouffer des bananes
Et demande aux gamins
De plus fair' de cabanes
Demande à l'Angélus
D'éteindre sa sonn'rie
Demande à nos élus
De pas dir' de conn'ries
Demande au bon Carlos
D'écrire un truc infâme
Demande à mon Athos
D'aimer encor les femmes
Demande aux pir' salauds
De ranger leurs kalaches
Demande à Cyrano
D'oublier son panache
Refrain
Demande à Nabilla
De penser très clair'ment
Demande à Attila
De se montrer clément
Demande à l'Abbé Pierre
D'ignorer qui a froid
Demande à Robespierre
De plus niquer les rois
Demande aux jeux d'argent
De s' moquer des recettes
Demande à Jean Valjean
De cogner sur Cosette
Demande aux catapultes
D'épargner le vieux chêne
Demande à Spartacus
De pas briser ses chaînes
Refrain
Demande à Bonaparte
De prêter son empire
Demande à ceux qui parlent
D'avoir des chos' à dire
Demande aux bons apôtres
D' la fermer quand je souffre
Ils me dis' : "Y en a d'autres"
Qu'est-c' que j'en ai à foutre !
Demande à tout c' qui casse
De tenir dur comm' fer
Demande au Temps qui passe
De tourner à l'envers
Demande à cell' que j'aime
De pas fondre en souv'nir
Demande à cell' que j'aime
Si ell' veut pas rev'nir !
Refrain
ROCCO ET SES FRERES
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Sais-tu d'où ils arrivent,
Ces cinq frèr' sans fortune ?
Du pays des olives
Pays du mal de lune
Là où le contremaître
Qui construit sa maison
Sur l'ombre du passant jette
Une pierre
Il a ses raisons...
Sais-tu d'où ils arrivent ?
Gar' de Milan, gris ciel...
Du pays des olives
Pays des arcs-en-ciel
Là où la terre est sèche
Et l'été sans moisson
Là où celui qui proteste
Finit
Toujours en prison...
Sais-tu d'où ils arrivent,
Trimballant leurs oranges ?
Du pays des olives
Pays où rien ne change
Ce pays de bonheur
Ce pays de poison
Pays qui leur colle au coeur
Et peut-être
Qu'ils y reviendront...
Vincenzo, Simone, Rocco, Ciro, Luca
Vincenzo, Simone, Rocco, Ciro, Luca...
SYLVAIN SOUS LA PENDULE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Dans le fauteuil, l'air taciturne,
Assis sur son vieux cul divin,
Borsalino sur l'oeil, Saturne
Braque un revolver sur Sylvain
–– Je suis perdu si l' goss' recule
Mais l'on m'épargnera s'il vient...
Ainsi pens', là, sous la pendule,
Coeur battant, sueur au front, Sylvain
La lune est rousse et la vill' dort
Seul un petit gars plein d' malice
Court avec la boîte au trésor
Pressé comm' le lapin d'Alice
–– Je suis perdu si l' goss' recule
Avec la boît', je vis s'il vient...
Ainsi pens', là, sous la pendule,
Le teint pâle et l'oeil fou, Sylvain
L'homme a peur, la pendul' sourit :
–– C'est beau, ce mal qu'un tic tac crée...
Tu veux survivre, humain ? Souscris
Au pacte noir de Dorian Gray !
–– Je suis perdu si l' goss' recule
Mais il avanc', je l' sais ! Il vient !
Et piétinant sous la pendule :
–– Cours vit', petit... Cours ! dit Sylvain
Bridge :
Courir comm' Carl Lewis
Comm' le Temps qui rigole
Courir, Carroll Lewis
Courir Lewis Carroll
Courir comm' Carl Lewis
Dans cett' course un peu folle
Mourir, Carroll Lewis
Ou rir', Lewis Carroll !
Dans le fauteuil, l'air taciturne,
Assis sur son vieux cul divin,
Borsalino sur l'oeil, Saturne
Braque un revolver sur Sylvain
LOIN DEVANT
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Qu'est-c' que tu crois ? Qu' tu m' l' as mise ?
Que tu peux tutoyer ma muse ?
Que c'est toi l' roi ? Tu m'amuses...
Gars, je suis loin devant !
Attends, je baille... Dring ! Dring !
"Allo MacFly ? Qui c'est l' king ?
Moi ! Bye !" Vous êt' mille ?
Bah je suis loin devant !
Vous avancez la plume au cul
La mienne ell' s'abreuve à mon sang
Vous avez la gueul' des vaincus
Moi je suis loin devant !
Vos mots sont pris dans l' starting-block
Moi j'ai d'jà mis la rime en cloque
Il est quelle heure ? Victoire o'clock !
Ouais, je suis loin devant !
Pré-refrain :
T'es où ?
Où ?
T'es où ?
Moi je suis loin devant !
Refrain :
Loin devant ! Loin devant ! (x4)
Vous écrivez comm' tout l' monde
Vous composez comm' tout l' monde
Vous m'emmerdez comm' vot' monde
Et je suis loin devant !
Quand vous entrez, j' veux sortir
Quand vous chantez, j' veux mourir
Quand vous rampez, j' peux courir
Et je suis loin devant !
Donner de soi, c'est trop privé ?
Vous avez quoi ? Peur d'en crever ?
Putain pourquoi vous écrivez ?
Quand je suis loin devant...
Moi j'ai la rag' du primitif
Toi t'as la pag' du plumitif
S' te plaît, dégage ! Le plus mythique
C'est moi, j' suis loin devant !
Pré-refrain
Refrain
Bridge :
Je suis un' formule 1, t'es trop lent ! T'as pas compris ?
Où t'as vu qu'un' tortue pouvait remporter un grand prix ?
Mec, on va pas s' mentir : la coupe est pas pour toi. Point.
Rien ne sert de partir, il faut courir à point !
T'es champion dans l'idée, mais ton kif te bluff', Dugland !
Sans acte, une belle idée n'est qu'un soutif sans meuf dedans !
J' vais te tauler, j'ai l' pistolet des rim' heureuses
Eh oui ! Je tiens le colt, et comm' dit Clint : toi, tu creuses !
Moi j'ai des zics et des images
Quand t'as que tics et tocs et tâches
C'est pathétique et c'est dommage
Mais je suis loin devant !
Ma plume, ell' cogne ! Bang ! Bing !
Et je décolle ! Quel king !
I' m walking on the moon, tel Sting
Devant !
Je torche un' phrase, un texte, un vers
J' te ramasse à la p'tit' cuillère
Vas-y, fais donc dodo derrière
Moi je suis loin devant !
J'arriv' bientôt, quand c'est qu' tu pars ?
A moins qu' t'aimes trop la ligne de départ ?
Tu m' vois de dos, j' t'ai mis un vent
Gros, je suis loin devant !
Refrain
TANGO I
(Mouvement désespérément peu volubile)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
... Non...
Non...
Bah non...
Non.
TANGO II
(Mouvement plus agité où l'on assiste au duel entre un punk à bicorne et un joueur de mandoline épris de la schtroumpfette)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
L'arbitre :
–– Messieurs, saluez. En garde. Attaquez !
Le Punk :
–– Aucun' raison de paniquer
Mais putain j' vais tout niquer !
L'arbitre :
–– Messieurs, seconde manche. En garde. Attaquez !
Le Joueur de mandoline :
–– Ton chapeau bleu est très chouette
Mais j'aime mieux la schtroumpfette !
L'arbitre :
–– Messieurs, dernière manche. En garde. Attaquez !
Carnage. Râles. Puis les insultes :
Le Punk :
–– Fumier !
Le Joueur de mandoline :
–– Faux schtroumpf !
Ils expirent.
L'arbitre :
–– Merci messieurs. Vainqueur : la connerie !
ISABELLE (La Sorcière)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Hier elle était reine au bal
Aujourd'hui ses pieds font trop mal
Ils rest' au chaud dans ses chaussons
Où sont les dans' et les chansons ?
Hier ell' brillait sur la piste
Pour les soldats, pour les artistes
Aujourd'hui, tous l'ont oubliée
Où sont les bals ? Les cavaliers ?
Hier : cell' qu'on courtisa, belle...
Aujourd'hui : la vieille Isabelle...
Hier elle était Cendrillon
Ell' n'est plus que cendr' et sillons
Sillons d'un carrosse éclipsé
Dans le tourbillon des années
Les princ' en la voyant détalent
La rose a perdu ses pétales
Ell' qui pourtant fut plus altière
Que les fleurs de leurs boutonnières
Hier : cell' qui scintilla, belle...
Aujourd'hui : la vieille Isabelle...
Hier en les séduisant tous
Ell' s'amusait de leurs frimousses
Aujourd'hui les pleurs sont tentants...
Où sont les fleurs ? Les prétendants ?
Ell' qui les repoussa souvent
Et leur céda de temps en temps
Aujourd'hui ses vieux ans l'oppriment
Où sont ses jamb' et sa poitrine ?
Hier : cell' qu'on désira, belle...
Aujourd'hui : la vieille Isabelle...
Aujourd'hui quand vient le printemps
Ell' met son manteau et son châle
Et prenant le sentier d'antan
Ell' s'en revient au lieu des bals
Ell' reste là, à regarder
Danser des fantôm' sans lumières,
Mais la musique, ell', s'attarde, et
Des larmes perl' à ses paupières
Hier les rois l'app'laient "princesse"
Aujourd'hui les goss' crient "sorcière !"
Ell' prie pour que tous ces cris cessent
Mais ne dit rien de ses prières
Et quand tu la crois' dans la rue
Ell' te sourit quand tu l'appelles
"La petit' vieille un peu tordue",
Ell' qui fut la belle Isabelle...
PLAYMOBIL
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Dernièr' partie de Playmobil
Après j' les range, après j' me range
Me demand' pas s' te plaît l' mobile
Tu sais qu'on chang', tu sais qu'on s' range
Tu sais que les adult', pardi
Ne sont que des goss' immobiles !
Fini de jouer, dernièr' partie
De Playmobil, de Playmobil
Derniers coups d' feu des colts en bois
Sur les Comanches, après j' me range
J' meurs en héros un' dernièr' fois
Dans mon faux ranch, après j' me range
Car les adultes, ça vit vieux
Sans élégance et rien qu'un' fois
Dernièr' fauss' mort, derniers coups d' feu
Des colts en bois, des colts en bois
Et les cascad' au terrain d' jeu
Un trou dans l' froc, un' baffe ou deux
J'ai la rage...
Mais va fair' comprendre à ta mère
Que t'as traversé tout' la mer
A la nage...
Dernier foot avec mes potos
Derniers échang' (de ballon !) après j' me range
Dernier but au ras du poteau
Après j' me change, après j' me range
Car les adult' ont le bras long
Et nos précieux matchs, ils s'en foutent
Dernièr' danse autour du ballon
Le dernier foot, le dernier foot
Face aux tartin' de Nutella
A ton pèr' qui bien sûr est là
Fier, tu lâches :
"Toi, t'attendras plus tard qu'on dîne
Car pour croquer dans mes tartines
T'as plus l'âge !"
Dernier défi lancé bien haut
Dernier challenge, avant qu'on s' range
Dernier vol émerveillé au
Pays des ang', ensuite on s' range
Dernier fuck off aux imbéciles
Avant que tous ces cons nous mangent
Dernièr' partie de Playmobil
Après j' les range, après j' me range
LASZSLO
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Laszlo marche avec pein' sur la longue route
Devant court son cheval
Son sang bout dans ses vein' et parterr' s'égoutte :
Dans l' ventre il a deux balles
Laszlo...
–– C'est pour cet argent que j'ai tiré, putain...
Des coups d' feu en rafales...
Ainsi gémit Laszlo qui voit son butin
Fuir avec son cheval
Laszlo...
–– S'il me restait juste un flingu'... se dit Laszlo
– Et sa blessur' fait mal –
Mais non, je n'ai plus rien, mêm' pas un lasso
Pour stopper ce cheval...
Laszlo...
Il songe à Mary Jan' qui l'attend là-bas,
Au bout de sa cavale
Il devait la rejoindr', mais ne pourra pas
Seul ira son cheval
Laszlo...
Il frissonne, il titube, et Laszlo soudain
Dans la poussièr' s'affale
La lumière est douce, et lentement s'éteint
Le galop du cheval
Laszlo...
Et songeant que la vie, nous l'éparpillons,
Laszlo meurt dans un râle
Au loin ses billets dans' comm' des papillons
Autour de son cheval
Laszlo...
FIEVRE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Je rabâchais :
"A l'Art, offrons !"
Mais ce soir j'ai
La barre au front
L'esprit merdeux
Rongé de fièvre
Dicte au vers de
Fuir loin des lèvres
Je suis cassé
Les maux de tête
Vous ont chassés,
Mots des poètes
Mais à ces tâches
De catastrophe
Pourtant j'arrache
Ces quelques strophes
Et bien que mis
Ce soir au pieux
Demain, promis :
Je ferai mieux !
JEAN-DU-NUAGE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Jean fait la course avec un nuage
Ainsi traverse et vill' et villages
Ainsi bouscule et vies et visages
Sans jamais freiner, vil personnage !
Jean tient fort à c' nuag' là-haut
Plus qu'un communiste à Mao
Plus qu' à sa Juliett' Roméo
Et tu veux qu'il frein' ? Non mais oh !
Jean fait la course avec un nuage
Leurs deux silhouett' sur les paysages
C'est beau comm' le rir' sur un visage
Comme une estampe, ô la belle image !
Jean tient plus à son cumulus
Que l'amante au cunnilingus
C'est son étoil', son Arcturus
C'est Goldorak pour Actarus
Jean fait la course avec un nuage
Gare à vos mich', piétons ! Gare aux vaches !
C'est-y pas beau c' galop sans cravache ?
Joli tableau, glissant Caravage
Plus débridé que Dum et Dumb-
-Er, inspiré que Docteur Slump
Jean vise un nuag' mais sans gun
Il court dessous comm' Forest Gump
Jean fait la course avec un nuage
C'est un long sprint, un sacré voyage
Comme une danse, un ballet sauvage
Un' valse épique à travers les âges...
Jean fait la course avec un nuage
Si bien qu'un jour il sera d'usage
De raconter dans tous les villages
La belle histoire de Jean-du-nuage
QU'EST-CE TU BRANLES ?
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
Non, sans dec :
Y a tout à prendre !
Y a des banqu' à nettoyer
Laiss' pas l' pognon s'y noyer !
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
Si, sans dec :
Y a tout à prendre !
Y a des seigneurs à flinguer
Des châteaux à dézinguer
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
Tu voudrais qu'
On aim' ces branques ?
Y a des patrons à descendre
Et des Bastill' à reprendre
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
Trop de vrais c-
-Ons nous commandent
Y a des ministr' à shooter
Du ménage à faire, où t'es ?
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
Et pis, sans dec :
Y faut qu' tu bandes !
Y a des fill' avec des culs
Ronds, qui brill' comm' des écus
Alors, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
Faudrait qu' t 'éc-
-Riv' un' harangue
Ou plutôt un' chanson pop :
Si tu fais danser, tu chopes !
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
On dirait qu'
Tu te lamentes ?
Y a des jeux, des solutions
Du feu, des révolutions
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
Non, sans dec :
Y faut qu' ça flambe !
Y a tout un monde à détruire
Et tout plein d'autr' à construire
Dis donc, mec
Mais qu'est-c' tu branles ?
T'as l'air ex-
-Plosé, tu trembles ?
T'as pris trop d'années d'école
C'est pir' que l' nez dans la colle
Oui, bien trop d'années d'école
Mais putain t'as des ail' : décolle !
LES GRANDS DESTRIERS
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Me dis pas qu' la vie j' l'offense
Moi qu'ai pris soin d'atteler
La carriol' de mon enfance
Aux culs des grands destriers
Y a des goss' pas très marrants
Qui march' au pas des parents
Moi j'ai poussé mes cavales
Derrièr' la queue du cheval
Bucéphal', monture d'Alexandre !
Et c'est là qu'au petit trot
Ou dans un furieux galop
J'ai découvert la conquête
A l'heur' du vol des bonbecs
Me dis pas qu' la vie j' l'offense
Moi qu'ai pris soin d'atteler
La carriol' de mon enfance
Aux culs des grands destriers
Y a des goss' – quell' catastrophe ! –
Qui march' au pas de leurs profs
Moi j'ai poussé mes cavales
Derrièr' la queue du cheval
Rossinante, montur' de Don Quichotte !
Et c'est là qu'au petit trot
Ou dans un furieux galop
J'ai vu qu' les fous peuv' êt' grands
A l'âg' doux des toboggans
Me dis pas qu' la vie j' l'offense
Moi qu'ai pris soin d'atteler
La carriol' de mon enfance
Aux culs des grands destriers
Y a des goss' qu'ont un problème :
Ils march' au pas du système...
Moi j'ai poussé mes cavales
Derrièr' la queue du cheval
Bouton d'or, montur' de d'Artagnan !
Et c'est là qu'au petit trot
Ou dans un furieux galop
J'ai vu d'une âm' la beauté
A l'heure infâm' des dictées
La vie, si quelqu'un l'insulte
C'est pas moi, cess' de crier
Toi qu' a suivi les adultes
Si loin des grands destriers
Y a des goss' qui pour héros
Emboît' le pas aux blaireaux...
Moi j'ai poussé mes cavales
Derrièr' la queue de cheval
De Dorothée, bonn' fée de mon enfance !
Et c'est à l'heur' des cabanes
Qu'avec tout l'or d'Esteban
J'ai forgé des étriers
Pour monter mes destriers
JE POSE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Je pose un' bièr' pour la boisson
Un' primevèr' pour la saison
Une prièr' pour l'oraison
Un' premièr' pierr' pour la maison
Je pose un ciel pour l'horizon
Un pot de miel pour la prison
Je pos' mon gun quand nous dansons
Et ces mots fun pour ma chanson
LE CHANT DES MARINS DU WOLF WALK
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Nous somm' les marins du Wolf Walk
Sous le pavillon du White Walk
Nous n'avons pas peur des embûches
Et comm' dit l' Capitain' Kapuche :
Refrain :
"T'as les boul' quand je coul' ton empire !
Moi c'est cool : tout roul' sur mon navire !
J'y vogue avec mes potes
Approch' ton cul, j' le botte !
Que tu sois "king" ou "duck"
I don't give a fuck !
T'as les boul' quand j'écroul' tes châteaux !
Moi c'est cool : tout roul' sur mon bateau !
Variante :
Paraît qu' t'as le pouvoir
Approche un peu pour voir !
Que tu sois "king" ou "duck"
I don't give a fuck !"
Kapuche for king ! Kapuche for king ! (x2)
Nous somm' les marins du Wolf Walk
Sous le pavillon du White Walk
L'ennemi, nos canons l'épluchent !
Et comm' dit l' Capitain' Kapuche :
Refrain
Variante :
Paraît qu' t'es l' roi du bal
Approche un peu, j' t'empale !
Que tu sois "king" ou "duck"
I don't give a fuck !"
Refrain
Variante :
Paraît qu' c'est toi qui règne
Approche un peu, j' te saigne !
Que tu sois "king" ou "duck"
I don't give a fuck !"
Kapuche for king ! Kapuche for king ! (x4)
LE BULLETIN BLANC
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Oui j'écoute... (x4)
Tous tes discours sont beaux, sont grands
– Un' boul' de pétanque à travers la gueule ! –
Oui j'écoute... (x4)
T'auras du chien en président
D'ailleurs quand j' vot' pas, tu me mords...
Refrain :
Joue pas les pitbulls,
Dugland !
Mais valid' mon bull'-
-Tin blanc.
Oui j'écoute... (x4)
Tu serr' les mains, tu sers les gens
– Un' boul' de pétanque à travers la gueule ! –
Oui j'écoute... (x4)
Tu souris bien, t'as de bell' dents
D'ailleurs quand j' vot' pas, tu les sors...
Refrain
Oui j'écoute... (x4)
Et pour me fair' sentir ma faute
Tu me dis que sous la Révolution
Oui j'écoute... (x4)
Des gens sont morts pour que l'on vote
Pour que l'on vote, oui. Pas pour toi.
Refrain (x2)
COTTON CANDY
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Il y a cett' charrett' pour les gosses
Qui donne aux joues des plus gentils
Des barbes sucrées, et précoces
C'est un' charrett' ros', comme on dit :
Un Wagon Cotton Candy
J'aim' l'odeur du parc en automne
Et cett' fille assise à deux pas
Dans le soir qui tombe il y a comme
Un doux parfum de coeur qui bat
Et de barbapapa
En pensée je cause à la belle :
"Si nous partions loin, qu'est-c' t'en dis ?"
J'aim' ces beaux cheveux caramel
Et puis son petit air candide
Près du Cotton Candy
Devant nous, les enfants promènent
Chichis, pomm' d'amour et nougats
Derrièr', le vendeur se démène
Si j'ach'tais pour elle, pourquoi pas,
Une barbapapa ?
Plus qu'à lui offrir, et puis voir...
Mais je n'ose pas, bon tant pis
Voilà qu'il se met à pleuvoir
Ma voisine ouvre un parapluie
Près du Cotton Candy
Moi la pluie me donn' de l'audace
Vers le pépin je fais un pas :
–– Salut ! Dis, tu m' fais un' p'tit' place
Et j' te laiss' goûter, si t'aim' ça,
De ma barbapapa ?
Ell' rigole et me dit "d'accord"
Me voilà sous son parapluie
Dans ma barbapapa ell' mord
Et l'on reste ainsi sous la pluie
Près du Cotton Candy
Mais il y a un' fin à tout' fête
Son bonhomme arrive, ell' m' quitt' là
Ell' m'adresse un sign' de la tête
Et moi comme un con j'agit' ma
Demi barbapapa
Et je reste là sous l'orage
Et je reste là sous la pluie
Et soudain j'ai dix fois mon âge
Putain c'est comm' ça qu'on grandit !
Adieu les Cotton Candies
GASTON (LE COSTUME EN QUEUE DE PIE)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Gaston est un menuisier
Dont les mains font des prodiges
Mais ce dandy contrarié
N'oeuvre qu'en soie de prestige
L'habit fait souvent le moine
Pas toujours, comme en témoigne
Gaston qui n'a qu'un habit :
Son beau costume en queue d' pie
Et quand il manie maillet
Varlope et ciseaux à bois
C'est pas comme un débraillé
Un pauvre bougre aux abois
Non, l'ouvrier porte blouse
Le fermier gros pull et bouse
Le flic arbore un képi
Mais Gaston porte un queue d' pie
Quand au marché ses copains
Le saluent de leurs casquettes
Lui c'est un chapeau d' rupin
Qu'il soulève au-d'ssus d' sa tête
Aux marchandes qui dispensent
Leurs légum' à petits prix
Gaston fait des révérences
Dans son costume en queue d' pie
Quand c' t' artisan gentleman
Arpent' les bell's avenues
En faisant des ronds de canne
Les bourgeois' tomb' sur le cul
Et s'offusquant de c' faux king
Ell' s'écrient vers son smoking :
–– Seigneur ! C'est un' plaisant'rie ?
–– Non madam', c'est un' queue d' pie !
Du fait de ses mains qu'il range
Dans des gants de satin chics
Et de son allure étrange
On boude un peu sa boutique
Et quand cess' le bricolage
Quand Gaston n'a plus que tchi
Qu'il vient pointer au chômage
C'est bien sûr dans son queue d' pie
Quand vos sociétés superbes
Roul' en Rolls et préjugés
Nos Gaston sont dans la merde
Mais ce marginal fauché
Portera des loqu' posthumes
Car pour l'instant : que nenni !
Il mendie dans son costume
Dans son costume en queue d' pie
SOUVENIRS POUR PERSONNE
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
La nuit tombe vite
Dehors
Dans la maison vide
Tout dort
Les reflets
D'un buffet
L'heur' qui sonne
Quelques souv'nirs pour personne
L'ombre est sans limite
Dehors
Dans la maison vide
Tout dort
Un' tir'lire
Des vieux rires
Qui résonnent
Quelques souv'nirs pour personne
Partout, qui s'invite ?
La Mort
Dans la maison vide
Ell' mord
Que d'atomes !
De fantômes !
Qui moissonnent
Tant de souv'nirs pour personne
L'ATRABILAIRE DÉSORIENTÉ
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
He rides in his car
En voiture il part
Il va quelque part
Et la radio chante
He rides in his car
L'aventur' démarre
Il roule et se marre
Et soudain déchante :
–– Tout allait bien mais faut qu' j' me perde...
Putain de GPS de merde !
Refrain :
L'atrabilair' désorienté (x3)
Il a pas l'air, non, mais...
L'atrabilair' désorienté (x3)
Le gars véner, paumé
–– Merde !
He rides in his car
En voiture il part
Il va quelque part
Et l' décor défile
He rides in his car
Il double les cars
Il siffle et se marre
Et soudain, la tuile :
–– Là, y avait bien un Super U...
Où il est, putain ? Je suis perdu !
Refrain
Bridge :
Tout' ces pancart' et ces panneaux
Ça me rend carrément marteau !
Ils veul' vraiment me fair' gueuler...
Et cett' putain d' ville, où est-c' qu' elle est ?!
Refrain (x2)
JUMPING LOVE BEREZINA
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Comme un petit soldat à qui l'heur' dit :" Nabot, c'est bon :
Ta route, ell' s'arrêt' là. Dis merci à Napoléon !"
Je saute dans la neige
Saute dans la neige à pieds joints
Comme un petit soldat qui rentrait vainqueur de Moscou
Soudain se meurt de froid sans personne à qui dire "au s'cours !"
Je saute dans la neige
La neige où mon coeur a pris froid
Refrain :
Je saute dans la neige (x3)
Pour réchauffer ce coeur si las
Jumping Love Berezina
Comme un petit soldat lorgnant ses pot' que le froid mord
Les voit chauffer leurs doigts dans le ventre des chevaux morts
Je saute dans la neige
Saute dans la neige à pieds joints
Comme un petit soldat qui voit ses pot' couverts de givre
Et la bouch' des clairons collée aux trompettes de cuivre
Je saute dans la neige
La neige où mon coeur a pris froid
Refrain
Comme un petit soldat qui se dit : "Ça serait trop con
D'avoir maté le Tsar pour s'écrouler sous des flocons..."
Je saute dans la neige
Saute dans la neige à pieds joints
Comm' la gloir' de l'Emp'reur qu'un si rude hiver décima
Mon coeur s'éteint, ce coeur qu'un' fill' perverse assassina
Je tombe dans la neige (x3)
Funeste cortèg' des frimas
Je tombe dans la neige (x3)
Où l'amour comblé résida
Neig' noir' des Bérézina
DING DONG (LE FAUVE)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
J'ai la gueule en sang
Jamais reluisant
Jamais très décent
Mais toujours présent...
Je suis pas ta ball' de ping pong
La proie qu'aval' tous tes King Kong
La pauvre cloch' qui fait ding dong
Quand tu l'écorches
Et je vous emmerde tous (x2)
Oui je vous emmerde tous
Je vous emmerde
J'ai la gueule en sang
Faut me voir gisant
Fauve agonisant
Mais bien rugissant...
Je suis pas un' ball' de ping pong
La proie qu'aval' tous vos King Kong
La pauvre cloch' qui fait ding dong
Quand on l'écorche
Et je vous emmerde tous (x2)
Oui je vous emmerde tous
Je vous emmerde
LA STATUE (UN AMOUR DE VACANCES)
(Auteur / Compositeur Jérémie Bossone)
Avec Ted et Mario, nous étions en vacances
Dans notre fourgonnette on sillonnait la France
L'aventure à bride abattue
Nous roulions au hasard, sans but, en avant toute !
Et c'est ainsi qu'ensemble, un soir de ce mois d'août
On est tombés sur la statue
Ell' brillait sur un' place au milieu d'un village
Jolie Vénus de marbre à l'envoûtant visage
Si Ted en avait rien à foutre
Et si moi-mêm' j'avoue que ses courbes de pierre
Malgré tous leurs attraits m'enchantaient moins qu'un' bière
Pour Mario, ce fut le coup d' foudre
Il restait là, debout, sans voix, paralysé
Pareil à la statue, si bien que j' me disais :
"Ces deux-là sont faits l'un pour l'autre..."
Et soudain Mario dit, d'un ton calme, assuré :
–– Les mecs, il me la faut. Nous allons la chourer.
Ça sonnait mieux qu'un' phras' d'apôtre !
La nuit mêm', sous la tente, à la lueur des torches
Nous préparions un plan tels Pike et les frèr' Gorch
Afin de barboter la fille
Là, sirotant des bièr', avec soin l'on expose
Les moyens, la manière, on définit les choses
Et sur la tent' les étoil' brillent
Au magasin du coin, dès le lendemain, tôt,
Nous chopons trois cagoul' et trois scies à métaux
Jolie panoplie de voleurs !
Tout le reste du jour nous attendons la nuit
C'est long d'attendre un casse et nous frisions l'ennui
Lorsqu' enfin Mario dit : –– C'est l'heure !
Le petit fourgon roul' sous les constellations
Nous voilà trois bandits dans le feu de l'action
C'est chouette, on se croirait dans Heat !
Sur nos genoux : les scies que l'on serr' comm' des flingues,
La gueul' sous nos cagoul', la nuit sur la carlingue,
L'adrénaline à son zénith
Le village apparaît. D'âmes qui vivent : aucune.
Sur la place déserte un blanc rayon de lune
Allume la statue de pierre
Mario coup' le moteur, et l'espac' d'un moment
On entend que nos coeurs, puis l'on sort, et douc'ment
Nos mains referment les portières
Aussitôt Ted et moi, plus fiers que Thémistocle
En brandissant nos scies nous courons vers le socle
Pour en délivrer la captive
Mais Mario n'est pas là, il est resté derrière
Plus immobile encor qu'il ne l'était hier
Malgré Ted qui lui souffle : –– Active !
Ted et moi frissonnons. C'est flippant, faut r'connaître,
De voir Mario debout devant la fourgonnette
Plus pâle encor que sa promise
Soudain sa voix s'écrie : –– Je peux pas la voler !
Puis tout en ajoutant : –– Ce serait la violer...
A la statue il jette un' bise
Depuis, la fourgonnette hélas a disparu
Mario n'a plus jamais parlé de la statue
Mais je connais bien ses silences
Et si tu veux savoir, j' te parie mon maillot
Que cette fille en marbre est restée pour Mario
Son plus bel amour de vacances